Tout peut être paysage, il suffit qu’un corps gravite dans le milieu pour l’évoquer. Le paysage invoque l’homme, suscite la déambulation, participe de l’identité ; c’est l’alibi qui me permet de repenser le trajet, corps en jeu, dans l’expérience de la marche — qui dessine quoi ? — Promouvoir alors des parcelles d’existence en lieu de travail, en atelier. La marche, le cheminement, arpenter la nature, se révèlent comme d’authentiques champs d’investigations. Dans mes tentatives de restitution — danse, formes d’écritures… — aux limites du reclusat, je relis — relie ces expériences du milieu à des vécus tel que le confinement, l’inertie du corps.

Si j’en extraie une matière, une production, c’est pour proposer une poétique personnelle qui souvent interroge l’espace à son tour. Auparavant, il s’agit bien d’agir en quête d’autonomie et tracer dans le paysage, explorer ce rapport au lieu, milieu. S’installer dans cette distance. Entre corps en mouvement et environnement, entre enfermement et déambulation, l’expérience des vécus se superposent. Travailler avec la fragilité de l’être, la revendiquer, à travers des mises en oeuvres modestes.   « L’espace du paysage » comme dimension intérieure et extérieure à la fois.